Chroniques en distanciation sociale 3

20 mars 2020

Aujourd’hui a été la première journée où j’ai fait un X sur mon calendrier mural. Pas parce que l’activité avait eu lieu, mais plutôt parce que, justement, on l’a reportée. Une amie se marie bientôt et on devait souligner l’événement entre copines. Pas besoin de vous dire qu’on préfère tenir la soirée plus tard, quand on pourra le faire en toute liberté.

En matinée, mon amie – ma p’tite sœur de cœur, Sonia-Sophie offrait un atelier (virtuel) d’écriture intuitive. Nous étions 4, via Zoom, à se brancher. Après une méditation guidée, go go.. On écrit chacun de notre côté. Pour ma part, je me suis inspirée de l’image de funambule que Sonia-Sophie a proposée.

Le funambule peut tomber d’un côté comme de l’autre. Que fera-t-il? En écoutant la voix de Sonia-Sophie, je perçois aussi un tic-tac d’une horloge. Signe que le temps passe, même s’il est légèrement figé, covidisé.

C’est moi la funambule. Comme plusieurs, je me sens près de basculer. Où? Je ne sais pas. On vient d’en parler, on cherche nos repaires sociaux, et même personnels. Ce qui était normal il y a quelques jours est maintenant proscrit.

Ma vie sociale est virtuelle, ça ne fait pas des embrassades ben fortes. Petit réconfort, un peu de chaleur humaine.

La funambule se cherche. Quoi faire en ce temps, de toutes ces possibilités? Ce matin, ménage du garage. Youhoo! J’espère que le Beer Store accepte encore les « empties ». Mon garage en est plein. Sinon, j’écoute RDI en rafale, presqu’en                               . Je cherche le mot. Et on se trouve des passe-temps « safe ». Casse-tête, je vais aussi commencer un tricot tantôt. On va faire du pain.

L’humanité doit apprendre quelque chose. On doit se simplifier, volontairement ou non.

Obsession. Le mot que je cherchais.

Retour sur l’humain. Réfléchis. Humain. Tire des leçons de ce qui t’arrive. Regarde ton nombril. Pas pour l’admirer. Pour t’introspecter. Ta vie change et va continuer à le faire. Tu ne seras plus le même après. Ta société est covidisée à tout jamais. Ta vie est changée à jamais.

Retire des leçons de tout ça. Qui sont les gens qui comptent pour toi?

Que veux-tu faire?

Quelle impression veux-tu laisser?

Celle du dude arrogant qui n’a rien à chier des conventions?

Celle d’une belle âme qui profite de ce temps pour reacher out et parler à ses amis et s’assurer que chacun est bien en sécurité chez soi?

Bref, humain, fais pas le con. Fais la bonté, fais l’amour. Fais le bonheur. Mais fais pas le con. Ça tient à si peu.

Le reste de la journée a été passablement mollo. On devait aller à la pharmacie. Situation oblige, notre médecin de famille a fermé son cabinet, mais elle a gentiment renouvelé une des prescriptions de Béatrice. On a donc pu récupérer le tout au comptoir. Ensuite, arrêt chez Métro. Fallait remplir le réfrigérateur. On se dit aussi que désormais, on va vraiment limiter les sorties. À contrecœur, bien entendu. L’atmosphère, peu importe où on va est plus qu’étrange, voire apocalyptique. Personnellement, je trouve les gens super polis. J’ai eu la chance de ne pas avoir d’expériences weird avec des gens en panique. On va donc faire livre la bouffe, les médicaments et autres denrées essentielles (lire : vino!)

Ah oui, et for the record, le prix de l’essence est à 88,9 $. C’est quand même incroyable. Ça fait combien d’années qu’on a pas vu ça? Je ne m’en souviens même plus!

On revient à la pluie battante, en écoutant le point de presse de Legault, Arruda et McCann à la radio. J’avoue que ce break des médias, même s’il me donne le sentiment de manquer de l’information, me laisse un peu indifférente. Je sais que je pourrai reprendre le fil en lisant les journaux au retour à la maison.

Pour le lunch, Béa se fait des dumplings et moi je fais chauffer une pizza congelée. À laquelle je rajoute des oignons, de la marjolaine séchée et… Manon, aide-moi… la sauce tomate à la portugaise que tu fais à chaque année. C’est quoi?

À 15 h, autre rendez-vous avec Sonia-Sophie, pour un projet (ou des projets) perso auxquels je tiens, et pour lesquels elle va m’aider. Silence pour le moment. Par contre, l’écriture de ces chroniques en fait partie. Donc, vos commentaires (positifs ou négatifs – s’ils sont polis et constructifs) sont les bienvenus. Je veux me bâtir une confiance en écriture. Ce n’est pas toujours facile.

À 16 h, Martine et moi on s’était donné rendez-vous, par Facetime, pour se faire un cheers. Dernièrement, on se voyait tellement souvent que ça nous a fait du bien de se voir, même sur un petit téléphone. On placote un peu, et on repart chacune de notre côté.

Ensuite, je continue un peu l’aventure « casse-tête », quelques morceaux de plus trouvent leur bonne place. C’est encourageant.

Pour le souper, on se fait toute une bouffe de distanciation. J’aime beaucoup ces moments à cuisiner avec Béa. On se prépare :

C’était vraiment bon.

Pour le reste, petite soirée tranquille devant la télé. Réaliser que je n’ai pas fait grand-chose de ma liste de to-do pour aujourd’hui. Pas grave. Demain c’est samedi. Je vais me reprendre.

Commentaires

2 réponses à Chroniques 3 – 20 mars 2020

  1. Manon

    Caro 🙂 j’arrive de dehors, j’ai prepare mon roti de veau, il est au four, jai passe vite fait laspirateur (jsuis rendu clean freak depuis que je suis a la maison lol), et comme hier matin quand jetais encore dans mon lit (coincidence?), jallume le laptop, ensuite facebook, et quel post est le premier sur mon fil dactualite?? le tien tonnerre de brest !!! je crois que cest ainsi pour me faire du bien, lire tes blogs me font ralentir, relaxer 🙂 Bon, pour la sauce tomate a la portuguaise et bien jai ete voir pour le vrai nom, oui oui juste pour toi hihi, ca sappelle Pimenta Moida, et ce sont des piments speciaux (shepherd peppers – voir google image), quon nettoie de son entraille, quon broit, on y ajoute du gros sel et laissons ca fermener pendant des semaines (le brasser tous les jours), il prend du piquant avec le temps 🙂 la prochaine ‘batch’ on pourrait en faire ensemble (se garder tout un apres midi 🙂 ) Jai hate a ton prochain blog. Merci xxx

    • Manon! oui, je suis partante pour popoter ensemble. Anytime.

      et merci de me lire et de commenter si gentiment, ça m’encourage vraiment à continuer. Je n’en parle pas trop, parce que j’ai un véritable sentiment d’imposteur: je ne me trouve pas si bonne que ça. Alors… merci!!!!!

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