Quatre magnifiques lectures, difficiles et percutantes

Je m’étais promise d’être assidue dans la rédaction de ce blog, mais bon, le temps passe plus rapidement qu’on ne le voudrait. D’ailleurs, nous voici le 4 juillet. Mais où est passé la première moitié de 2020? Comme on le dit, le temps a filé à la vitesse de l’éclair. Même notre confinement a fait déboulé le calendrier. Sérieux.

Donc … au cours des dernières semaines j’ai lu quatre livres coup-de-poing. Quatre vraies histoires : 2 romans et 2 biographiques. Elles ont toute en commun d’avoir être écrites par des femmes. Les deux prochains que je lirai le sont aussi. Dont l’autobiographie d’Hilary Clinton Ça s’est passé comme ça. Je l’aurais lu dans sa version originale, en anglais, mais Béa s’est acheté la version française, alors, GO.

Mais revenons aux 4 livres lus récemment. Je souhaite que vous les lisiez à votre tour. Pour la dureté des sujets abordés, pour ces réalités – souvent loin de la nôtre – auxquelles nous sommes confrontés.

The boy on the beach. Tima Kurdi. Le boy on the beach on l’a tous vu. C’est ce petit garçon noyé dans la mer alors qu’il tentait de fuir en Grèce. Fuir la guerre dans son pays natal, la Syrie. Fuir les camps de réfugiés de la Turquie. L’image de son petit corps a fait le tour du monde. Et, soudainement, le monde s’est bouleversé pour ce conflit qui pourtant dure depuis des années. L’histoire est racontée par Tima Kurdi, la tante d’Alan Kurdi, le garçon de la plage.

Et le livre commence en Syrie, pas la Syrie actuelle, détruite par les combats, mais la Syrie d’avant. Celle que ma mère a visitée et adorée. Celles des années 70, alors que tout y était joyeux, riche, culturel, moderne. Et plus. Une société libre et ouverte. Mais, on le sait, les choses se sont dégradées. On l’a vue et on continue de le voir.

L’auteur habite au Canada, à Vancouver, depuis longtemps et a tout fait pour fait venir sa famille, et surtout son plus jeune frère de qui elle est particulièrement proche. Un de ses frères a lui aussi émigré au Canada, à Toronto.

Rien n’est facile, vous vous en doutez bien. Les camps de réfugiés en Turquie ne sont pas des endroits de rêve. Son frère réussit à se trouver un emploi et aménager dans un petit appartement avec sa femme et ses deux fils. Finalement, les « étoiles s’alignent » et ils peuvent quitter la Turquie pour la Grèce. Première étape d’un long périple qui doit les amener au Canada.

La suite, on la connait. Les réfugiés étaient trop nombreux sur le bateau, les conditions météo n’étaient pas propices à la traversée. Le plus déchirant (selon moi)? Le passage où l’auteur (je n’aime pas le terme « autrice », je me réserve le droit d’être old fashion) raconte avoir envoyé de nombreux messages textos à son frère. Messages tous restés sans réponse : le téléphone en question était rendu au fond de la mer. Non seulement le petit est décédé, mais sa mère et son frère ainé aussi. Tragédie sans nom. Que l’on ne peut imaginer. Et qui est bien réelle. Et indescriptible. Grâce à ce livre, on se plonge dans cet univers horrible, on essaie de comprendre cet incompréhensible.

Ce livre est à lire. Il nous confronte à une réalité tellement loin de la nôtre, et nous fait apprécier notre vie pas mal plus facile. Un confinement? Une pandémie? Bon, oui ce n’est pas drôle, mas avouez qu’on l’a quand même vécue (la pandémie, ici, donc oui, j’inclus un e à vécue) dans notre confort nord-américain. On était loin des camps ou de la guerre….

J’ai eu ce livre par hasard, grâce au groupe Buy Nothing, de mon quartier. Une dame, qui s’est avérée une presque voisine – environ 10 maisons plus loin – le donnait. À ce jour, je crois qu’il reste une des lectures qui m’a marquée. Parce que ce n’est pas un roman. Mais une réalité brutale et incompréhensible. Quelque chose que l’on ne souhaite pas, même à son pire ennemi.

Deuxième livre: What made Maddy run. J’ai acheté ce livre il n’y a pas longtemps. En fait, j’ai acheté plein de livres pendant la pandémie. Vive les livraisons à la maison. Celui-ci par contre a fait partie de mes achats compulsifs quand je suis allée chez Chapters avec Béatrice il y a peu de temps.

Qui est Maddy? Une jeune américaine, sportive accomplie, première de classe. Elle est joueuse de soccer et fait aussi de la course. On la décrit comme une All-american teen. Du succès, de la beauté, un dossier académique excellent. Contre toutes attentes, elle choisit d’abandonner le soccer (grâce auquel elle aurait obtenu des bourses d’études) pour se concentrer sur la course pour rejoindre les rangs de Penn University, et ainsi rejoindre l’élite de la Ivy League. Une session, il n’a suffi que d’une session pour sa descente aux enfers : la dépression. Convaincue d’aimer autant la course que le soccer.

Peu d’écrits (seuls des textos ou conversations) permettent de saisir l’ampleur de son mal-être. Et même si ses parents étaient vraiment inquiets, rien ne laissait croire à la conclusion : Maddy met fin à ses jours, à peine revenue à Penn pour sa deuxième session.

Ses proches cherchent encore des réponses à leurs questions. Comment cette jeune fille à qui tout souriait a pu chuter aussi rapidement, et malgré son entourage fidèle, est parvenue à cette tragédie?

Ce livre n’explique pas la santé mentale, vous n’obtiendrez pas de réponses si vous en cherchez. Mais si le sujet vous intéresse, lisez-le. On aborde entre autres sujets, celui de l’isolement que créent les réseaux sociaux (malgré les apparences), comment les abonnés y affichent uniquement leurs moments glorieux. Pas étonnant, donc, que les gens le moindrement fragiles se comparent négativement et, ainsi, se sentent de moins en moins « in » dans notre société moderne.

Troisième livre : Anna et l’enfant-vieillard. Je l’ai lu hier, sur ma galerie du chalet loué à Mijocama. Une amie m’a dit, « Ah, tu vas le lire en deux heures. » C’est vrai. Quelle belle poésie dans ce livre de Francine Ruel, qui raconte sa relation (difficile) avec son fils itinérant, aux prises avec de graves problèmes de santé mentale depuis un incident des plus malheureux : il a été battu aléatoirement (erreur sur la personne) et en a conservé des séquelles mentales et physiques.

Parcours d’une mère qui s’inquiète sans cesse et qui se sens démunie (le mot est faible). Le téléphone sonne. Qui est-ce? Lui, Arnaud (dans le livre) ou un policier pour lui annoncer une mauvaise nouvelle? Elle ne le sait jamais. Elle a beau essayé de se bâtir une carapace, c’est quasi-impossible. Cet itinérant est toujours son fils. Celui qu’elle a élevé, qu’elle a aimé et aime toujours. Sans toutefois pouvoir l’aider. Ni financièrement, ni autrement.

Par contre, il parait que depuis la parution du livre, Francine Ruel a retrouvé son fils. Pour le meilleur, on l’espère!

Quatrième livre : Le bal des folles, de Victoria Mas.

J’ai entendu parler de ce livre à la radio, probablement à l’émission de Marie-Louise Arsenault. C’est quoi le bal? Et qui sont les folles? Un autre livre difficile… et une autre réalité loin de la nôtre.

XIXè siècle, hôpital la Salpêtre, un « asile » pour « aliénées ». Que des femmes, internées pour des raisons loufoques et barbares. À chaque année, à la mi-carême se tient un bal. On y habille les internées pour le plus grand plaisir du tout-Paris, qui s’amuse devant ses femmes « folles ». On rit d’elles, on les craint (elles pourraient attaquer, voyons!).

Mais tout au long du livre, on assiste aux pratiques (incroyables pour nous) en développement à cette époque. Hypnotisme, blessures, (je vous épargne les détails), maltraitances. Bref … ces pauvres n’y échappent pas. Mais la plupart semblent résignées : une des internées est même déclarée apte à sortir. Mais elle ne veut rien savoir. Ce monde extérieur lui fait peur, elle y a trop souffert. Elle s’organise donc pour rester à la Salpêtre.

 On s’attache à ces « folles » : elles ont toutes leur côté charmant et bien évidemment vulnérable. On se fâche de comprendre les raisons de leur internement. Et au-delà de cela, on est confrontés à cette réalité absurde d’un microcosme social (yeah!!! J’adore ce mot, microcosme, je crois que c’est la première fois que je parviens à l’insérer dans un texte!). Les médecins (les tout-puissants), les infirmières qui les secondent (parfois gentilles, parfois froides), et évidemment, ces internées. Et dans le cas d’Eugénie, le personnage principal, sa famille qui la fait interner…. Je ne vous dis pas pourquoi!

En conclusion : voici 4 livres à découvrir…. Vous m’en donnerez des nouvelles

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